La capitale Achkhabad est une ville vide aux larges avenues.
Le centre est quadrillé d’immeubles de marbre blanc aux coupoles dorées, construits par Bouygues.
Une « base vie » est d’ailleurs installée à proximité de la ville où les travailleurs français sont logés. Ils ont même leur école. Il y a donc beaucoup de français au Turkménistan mais le problème, c’est qu’il n’y a pas grand chose à faire ici.
Un marché, réputé être le plus grand bazar d’Asie centrale est installé en périphérie de la ville, pas très loin de l’aéroport. Tolkutchka est sans doute le lieu le plus vivant du pays.
Vous y trouverez de tout. Les prix sont intéressants mais sans doute pas autant qu’il y a quelques années. J’y ai acheté lors de ma première visite un tapis comme il se doit mais en feutre. Les collègues m’ont prévenus : ces tapis sont des nids à mites. Oui mais qu’y puis-je : ils me plaisent.
J’aime leur douceur, les motifs stylisés et étranges, leur couleur foncée ! Qui plus est, ils sont relativement petits et donc je pouvais le rapporter sans problème en Ouzbékistan. J’ai rencontré pour l’occasion en payant ce tapis une vieille dame qui s’est enquis auprès de ses copines si les dollars que je lui donnais étaient des vrais : elle n’en avait jamais vu auparavant !!
|
Enfant dans un bus à Mary |
|
Enfant à Merv |
|
Enfant et son chien dans les ruines de Merv |
Il existe au Turkménistan une sorte de couvre feu à 22h00. Passé cette heure, plus personne dans les rues théoriquement. Les restaurants ferment leurs portes, leurs volets et baissent le rideau de fer. Les clients qui sont encore là, peuvent finir tranquillement leur dîner : ils sortiront par la porte arrière et rejoindront leur voiture ou prendront rapidement un taxi.
Il y a aussi une loi pour le moins étrange à mes yeux qui interdit de fumer…en extérieur ! C’est à dire que vous ne pouvez pas fumer dans la rue. Sans doute pour ne pas salir les rues avec les mégots ? Mais par contre, dans les lieux publics (principalement les restaurants) c’est possible ! C’est le monde à l’envers !
Sortir le soir cela veut dire essentiellement aller dans un restaurant. Je n’ai pas vu de cinéma (mais il y en a), pas de boites de nuit. Celles-ci sont essentiellement localisées dans les hôtels. En fait, dans les hôtels, il y a tout : boutiques de souvenirs, petite épicerie parfois, médecin, sauna, coiffeur, masseur, discothèque, piscine et parfois salle de gymnastique.
La seconde fois, je me suis retrouvé dans un grand hôtel de style soviétique avec ses particularités : le paiement quotidien de la chambre et surtout la femme de couloir qui garde à chaque étage l’accès aux chambres. Elle est là toute la journée, vise le papier que vous a remis l’hôtesse à qui vous avez payé votre chambre et elle vous guide jusqu’à celle-ci.
Ah oui, autre chose : ne comptez pas sur la diversité culinaire. Vous trouverez de tout sur les menus mais une fois que vous voudrez commander (hormis dans les restaurants de standing), vous ne trouverez…rien si ce n’est les quelques mêmes plats dans leur version la plus basique. Par exemple, le plov c’est du riz avec quelques morceaux de carottes un morceau d’oignon et un bout de viande qui hume fort ! J’y ai d’ailleurs mangé une fois un plat que je n’ai pu finir (et c’est rare !) tellement il sentait fort : il n’y avait pas de viande si je me souviens bien et le plat avait un goût et une odeur très très prononcés. C’en était écoeurant !
Une autre particularité de ce pays qui me touche directement dans mon métier, ce sont les « bonnes » relations qu’il entretien avec son voisin ouzbek. Conséquence : un vol par semaine. Tachkent Achkhabad : le mercredi soir et retour…la même nuit deux heures après. Pas pratique du tout à moins que vous n’ayez prévu de rester là-bas une semaine. Mais moi ce n’est pas mon cas : 3 ou 4 jours sur place suffisent à faire le tour des questions professionnelles et je repars donc souvent le dimanche (après un passage la veille au marché de Tolkutchka !)… Et là pour revenir, c’est la croix et la galère. Autant à l’aller, c’est plier en deux heures (allez, six heures de porte à porte !). Autant au retour, il me faut plus du double : je me lève à quatre heure du matin pour être à l’aéroport à 5h30 pour prendre un avion une heure plus tard pour Turkmenabad ville proche de la frontière où j’arrive vers 8h00. Une fois là, je trouve un taxi pour la frontière et c’est reparti pour une heure de route. A la frontière, c’est assez rapide du fait de mon passeport diplomatique. Pas de fouilles, juste quelques papiers à remplir. Mais ensuite…Il faut bien aller jusqu’à l’autre poste frontière et c’est donc reparti pour 30 minutes de marche. Là, vous maudissez vos achats de la veille au marché qui alourdissent vos bagages. Une fois la douane ouzbek passée (encore quelques formalités), un nouveau taxi vous emmène jusqu’à Boukhara où vous êtes vers les midis. Et là, vous avez donc tout l’après midi pour vous, avec vos bagages, pour vous promener. C’est un peu long si vous connaissez déjà la ville et que vous avez déjà fait le tour des sites touristiques, à moins que vous y ayez des amis, ce qui n’est pas mon cas. Une fois je suis allé au sauna… Mais plus généralement j’allais manger sur la place Labi Hauz puis je me rendais dans un hôtel avec une cours intérieure où je me reposais, buvais du thé, lisais et écrivais. Le temps passe alors tranquillement, agréablement jusqu’à 17h00, heure à laquelle il faut se rendre à l’aéroport pour rentrer enfin à Tachkent. J’arrive chez moi vers 20h00 soit seize heures après m’être levé ! Long, long retour et malgré la pose Boukhara, je suis explosé de fatigue, pose mes affaires, range vite fait le nécessaire, prend une douche et me couche….Pour reprendre dès le lendemain au bureau.