« Tu vas travailler où ?? »
« En Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Turkménistan et Géorgie.»
« C’est où ça??? Je ne savais même pas que le Turkménistan existait... »
Ma destination professionnelle suscite bien des interrogations autour de moi, peu de personnes sachant où est l’Ouzbékistan et encore moins connaissant sa situation politique, assimilant ce pays à une dictature et à un pays islamiste radical ; quelque part du coté de l’Iran et de l’Afghanistan d’un point de vue géographique comme politique. Résumé peu appétissant mais heureusement incomplet et partiellement inexact.
D’ailleurs, je ne savais pas vraiment moi-même où je mettais les pieds. J’ai donc fait comme tous les voyageurs : j’ai acheté un guide…qui m’a bien servi, un manuel pour apprendre l’ouzbek…qui lui ne m’a jamais servi (tout le monde parle russe) et quand j’ai fait mes valises, j’ai « réussi » à rassembler de quoi remplir… 6 cantines en fer de 110 litres pleines à ras bord de 350 kilos de tout et n’importe quoi : souvenirs personnels, instruments de musique, livres, paperasse, chaîne stéréo, CD, vêtements, couvertures… Ce qui tout compte fait, pour un célibataire est quand même pas mal ! De plus, j’avais mal calculé mon coût : sachant que je mettrai environ quinze jours à récupérer mes malles, j’avais prévu de garder le plus utile avec moi c'est-à-dire des vêtements mais surtout ma documentation professionnelle. Je suis donc allé à l’aéroport avec : une grosse valise dans la main droite, un sac à dos plein, mon ordinateur portable à l’épaule gauche et un dernier sac plastique en main. Douze kilos de surcharge ! A l’arrivée, je ne dépareillais pas trop avec les locaux qui revenaient de l’étranger chargés comme des mulets. La leçon ne m’a guère servi : pour mon retour en France, bien qu’ayant fait « au mieux », j’avais à nouveau une dizaine de kilos en trop sauf que je n’en ai payé que la moitié cette fois, discount ouzbek oblige !
Géographie :
L’Ouzbékistan n'est effectivement pas très loin de l’Iran (le Turkménistan les sépare) et de l’Afghanistan (une frontière commune) mais c’est aussi et surtout une ancienne province de l’URSS devenue indépendante en 1991 et la Chine est un proche voisin (le Kirghizstan est entre les deux). Il s’agit donc d’un pays à la croisée entre plusieurs civilisations, portant l’empreinte des cultures slave, orientale et arabe avec des habitudes héritées de l’aire soviétique.
Les montagnes ne sont pas très loin de Tachkent et au sud, elle forme une frontière naturelle avec le Tadjikistan. Les principales villes : Sarmarkand, Boukhara, Khiva, à l’exception de Tachkent, sont construites au sud et dans l’ouest du pays, sans doute à proximité de vallées jadis prospères alimentées par le fleuve Amou Daria dont le cours a dévié au cours des siècles. L’ouest se poursuit par un grand désert qui débouche sur la karakalpakie, une région plus accueillante après ce désert de pierre. C’est là où se trouve la ville de Moynaq voisine de la mer d’Aral partagée avec le Kazakhstan. A l’est, la vallée de la Ferghana se veut le poumon économique du pays.
Histoire contemporaine :
Son actuel président est au pouvoir depuis...1991, date de l’indépendance. Vingt ans cette année !!!
L’Ouzbékistan produit du coton, son principal revenu avec le tourisme.
Ce pays n’est-il pas dans l’imaginaire de beaucoup celui de la route de la soie ? Le nom de villes comme Samarkand ou Boukhara n’évoque-t-il pas dans nos esprits en effet de lointaines et merveilleuses épopées?
Ce pays n’est-il pas dans l’imaginaire de beaucoup celui de la route de la soie ? Le nom de villes comme Samarkand ou Boukhara n’évoque-t-il pas dans nos esprits en effet de lointaines et merveilleuses épopées?
La population est en majorité pauvre avec le contraste habituel des grandes fortunes. Les salaires bas : 400€ est un bon revenu !
Le cours des prix n’est pas adapté et on se demande comment les gens survivent. La famille : parents, enfants et grands parents peut habiter ensemble pour réduire les coûts. Parfois, même si les enfants sont âgés et ont un travail, ils restent chez leurs parents. Si la famille n’est pas réunie sous un même toit, alors c’est une entraide continuelle, celui ayant de l’argent aidant les autres. Un membre de la famille travaille parfois à l’étranger, Russie ou Kazakhstan principalement et apporte des devises. Souvent les gens ont deux travails à mi-temps, les « pensionniers » à savoir les retraités - et tout un chacun d’ailleurs - font taxis. Il y a du backshish, peut être moindre que dans les pays voisins mais bien présent. La vie est difficile. Beaucoup de gens survivent plus qu’ils ne vivent. J’ai été interloqué lorsque mon amie Alexandra m’a dit que sa mère avait vendu leur télévision pour 80 dollars afin d’avoir un peu d’argent. Mais comment cela était-il possible ??
Et pourtant, étrangement, heureusement, les gens trouvent l’argent et le temps pour s’amuser.
Climat :
Il fait beau, il fait chaud. Il ne manque que la mer pour un bonheur complet !
De ce côté-là, effectivement, rien à redire : la pluie et le froid sont rares. Je ne me souviens même pas des hivers. Quel temps y faisait-il ??... Froid et neige au rendez-vous certes mais cela ne dure pas. De toute façon, mon appartement est chauffé – comme beaucoup - par le réseau collectif et on ne peut pas régler les radiateurs car il n’y a pas de thermostats. Bilan : dès que le chauffage collectif est en marche, c’est à dire d’octobre à mars environ, l’appartement est surchauffé… et c’est à vrai dire bien agréable. Marre du froid !!!
Faune et flore :
Devant mon immeuble, plusieurs chats se languissent sur les canalisations, miaulant comme des nouveaux nés et copulant dans la nuit aux beaux jours. Ce ne sont pas les petits chats choyés qu’on trouve en France. Non. Ce sont des chats de gouttières vivant dehors. Certains sont se font remarquer par des pelages soyeux et une prestance étudiée. D’autres au contraire, ont l’œil sale, crevé ou qui coule, une queue coupée ou claudiquant, sont bien amochés. Il y a aussi un chien, quelque part, un sale clebs qui gueule toujours au même moment la nuit. Vers les 5h. Sans doute lorsque son maître le lâche. Pas d'autre raison pour que ce soit aussi régulier à moins qu’il ne s’agisse d’un chien errant qui suive toutes les nuits le même parcours ? Il gueule pendant quinze à trente minutes. Combien de fois ai-je pensé sortir pour en faire des chachliks (brochettes de viande aromatisée aux herbes) mais j’ai vocation à être végétarien et toujours dans un demi sommeil, je me suis à chaque fois résigné. Il m'est pourtant arrivé de me lever et de regarder par la fenêtre sans rien voir évidemment. Au départ, je pensais que c'était un roquet mais avec le temps je me demande s'il n'est pas un peu plus gros que ça…
Souvenir peu agréable. J'ai croisé l'autre jour une poule en bas de mon immeuble à Tachkent qui allait sûrement servir de pot au feu à quelqu’un le lendemain car elle était attachée par la patte à la rampe de l'escalier. Pour ne pas arranger les choses, il faisait ce soir là sacrément froid. J'ai pensé la détacher mais devant vivre ici encore un an, je me suis dégonflé : ce n'était pas le meilleur moyen d'entretenir de bonnes relations avec mes voisins. Qu’elle me pardonne !
Il m'arrive aussi de croiser des ânes - des vrais - toujours les mêmes. Il y en a deux et l'un traîne une petite carriole. Il m'arrive de les voir sur la route avec leur propriétaire. Je ne sais pas trop ce qu'ils font. De la récupération de meubles ou d’appareils ménagers usagers me semble-t-il…
Quant aux oiseaux, on remarque surtout une sorte de corbeau noir avec un cercle jaune autour de l'oeil. Il y en a plein en ville qui traînent plus ou moins en bande. Oui, ça doit être cela : un type local de corneille.
Les ouzbeks sont amoureux des poissons et des tortues. Il est en effet très fréquent de trouver dans les restaurants ou les salles d'attentes, des aquariums d'au moins cent cinquante litres, bien entretenus avec leur cohorte de poissons parfois accompagnée d'une tortue. J'ai rencontré aussi plusieurs fois des gens qui avaient chez eux des tortues aquatiques ou des tortues de terre. Nous en avons même adoptée une au centre culturel : des gamins la martyrisaient dehors sur la route. Les gardes sont intervenus et l’ont déposée dans le jardin. Depuis, elle y est bien. J’essaye de lui parler mais elle se referme alors sur elle-même si je puis dire. Elle se cache dans les plantes sur le côté et se promène de temps à autre sur les pelouses. La gourmande aime bien les pâquerettes !
Ce qui me plait le plus, ce sont les grenouilles ! Marcher dans les rues ombragées le soir et entendre les feuilles au sol qui craquent : ces sont les grenouilles qui sautent pour se cacher à mon passage. J'en ai rencontrée du côté du théâtre Ikhom, sur la route qui mène de l'avenue Navoï à Labzak MTS (Dynamo) ou encore dans le parc derrière Mustakilik. Cela me met vraiment dans une humeur agréable et joyeuse. Voir ces petits animaux me rappelle mon enfance quand j’allais à l’école et qu’à côté d’un étang, je croisais un vieux crapaud toujours au même endroit. Sûr qu’il faisait le chemin entre cet étang et une mare voisine ! Que ces grenouilles soient tout simplement là, présentes au sein d'une grande ville, d'une capitale ne cesse de m’étonner et de me réjouir car en France, il n’y a plus rien de tout cela dans les villes : la vie animale y est réduite aux oiseaux, quelques chats, chiens et insectes.
Bien sur, il y a un tas de légendes urbaines sur des renards et faucons qui habitent la capitale (pas encore d’alligators dans nos égouts !) mais je n’en ai encore jamais vus et n’ai jamais entendu d’histoire sur des grenouilles dans les rues de nos grandes villes.... Ici on se sent plus en harmonie avec la nature, Tachkent ressemble par certains côtés à un village!
Bien sur, il y a un tas de légendes urbaines sur des renards et faucons qui habitent la capitale (pas encore d’alligators dans nos égouts !) mais je n’en ai encore jamais vus et n’ai jamais entendu d’histoire sur des grenouilles dans les rues de nos grandes villes.... Ici on se sent plus en harmonie avec la nature, Tachkent ressemble par certains côtés à un village!
Quant à la faune sauvage dans la campagne, hé bien, pour tout dire : je n’en sais rien ! Je ne me suis pas promené à la campagne…. Sauf quand nous sommes allés de Nukus à Khiva en taxi avec A., Laetitia et Fred pour visiter les khalas, de vieilles forteresses en pisée. Là, nous avons croisé une tortue sur la route. J’ai eu à peine le temps de la voir que nous l’avions dépassée. Plus loin dans le désert, j’ai photographié des susliks : des chiens de prairies, à la trogne bien sympathique…. Et puis quelques vaches … Pas vraiment sauvages... Des insectes, des lézards....
La flore sauvage idem. Et honte à moi, j’ai tout oublié de mes cours de botanique et de mon éducation villageoise ! Quand bien même, j’aurais vu des plantes, il m’aurait été bien difficile de les identifier ! Il y a pourtant quelques spécimens bien intéressants comme cette fleur - ou arbre - d’un mètre cinquante formée d’une simple tige et d’une tête en forme de gousse dans le désert près des khalas ou encore cette plante sèche dont j’ai ramassé des morceaux cassés qui exhalent une odeur salée.
A l'est dans la vallée de la Fergana plus verte et dans les régions montagneuses, les fleurs sont nombreuses : coquelicots, violettes et autres plantes de nos campagnes.
En ville, on retrouve ce qu’il y avait en France dans les années 50 : des arbres fruitiers dans les rues et dans les parcs (mais de moins en moins !)
Société :
La notion d'écologie et de patrimoine environnemental sont des idées bien loin des préoccupations des gens qui doivent parer au plus pressé : manger, dormir, élever leurs enfants...et s'amuser.
On se croit en France dans les années 70 : frime en voiture, décharges sauvages dans les villes, préjugés…
Il n’y a pas de poubelles dans les rues ou dans les parcs. Les déchets (cigarettes, papiers, plastiques…) sont jetés au sol qui est nettoyé ensuite… Par le vent ou par période (à Nowrouz au printemps) par des employés municipaux ou des groupes d’élèves. Mais le plus souvent, en l’absence de nettoyeurs, tout cela termine dans les buissons ou dans les arbres et confère à Tachkent un aspect pas particulièrement des plus propres à la différence de Bakou par exemple.
On ne sort pas ses poubelles devant chez soi mais on doit les déposer dans des containers collectifs qui sont à cent ou deux mètres du bâtiment généralement. Du coup, il y en a qui sont trop fainéants et qui laissent leurs poubelles dans un coin, vite fait bien fait et pas vu!
Par contre, pas de crottes de chien dans les rues et pas non plus de concierge qui nettoie le hall et les dépendances de l'immeuble : chacun s'y met, chacun nettoie son perron, ses escaliers, tout le monde se regroupe et enlève devant l'immeuble les feuilles mortes ou les débris amoncelés. Enfin, quand je dis tout le monde, il faut comprendre tout le monde sauf les hommes ! Parfois ce sont les élèves des écoles qui s’y collent (leurs travaux citoyens) ! Remarquez, c’est mieux que de ramasser le coton dans les champs ! Mais le plus souvent, c'est un travail réservé aux femmes jeunes ou âgées!
Vieillardes qui d'ailleurs passent une partie de leur journée quand le temps le permet (c'est à dire souvent!) assises devant les immeubles par groupe, à noter les aller et venus des uns et des autres : " la BBC" ouzbek comme certains les appellent.
Comme dans « l’ancien temps » chez nous, un jour sur deux, le laitier passe avec son camion vendre ses produits : lait, yaourt, crème fraîche. Quand il arrive vers les huit heures du matin, il klaxonne pendant cinq minutes...Je me suis toujours demandé si cela n'effleurait pas son esprit et ne dérangeait pas sa conscience de réveiller ainsi beaucoup de personnes : les enfants, ceux qui ont travaillé la nuit ou ceux qui voulaient faire une grasse matinée tout simplement. Je pense que cette idée ne l’a jamais effleuré : les ouzbeks, ceux des villes venant souvent des villages, ont l’habitude de se lever tôt.
Mais il n'est pas le seul : le dimanche voit le passage des vendeurs de bricoles (balais ou divers), des récupérateurs d'objets usagers (machine à laver ou divan) qui signalent leur présence par un appel, une sorte de chant annonçant leur fonction, typique à chacun. On les entend arriver de loin et toujours au lit, on ne peut plus dissocier son attention de ce chant qui, on le sait, va se rapprocher puis s'éloigner avant de revenir (ma voie est sans issue!) et disparaître définitivement.
Au laitier ou à l'épicier du coin, vous pouvez acheter une sorte de yaourt. Il est vendu dans des bocaux de verre sans couvercle. Frais, il peut se garder plusieurs jours sans problème au réfrigérateur. J’ai pris l'habitude d'enlever la couche supérieure de yaourt séché poussiéreuse par sécurité. Les bocaux sont recyclables!...C'est à dire qu'ils sont tout simplement consignés (c'est d'ailleurs la seule chose consignée, les bouteilles ne l'étant pas) comme dans le bon vieux temps chez nous. Bien évidemment, il est nécessaire de laver le bocal avant de le rapporter au vendeur qui s’il n’est pas celui à qui on a acheté le yaourt, refusera de le reprendre : oui, ils reconnaissent en effet les leurs! On peut espérer qu’on redécouvrira en France les vertus de la consigne dans quelques dizaines d’années comme on est en train de redécouvrir les avantages du tramway qu’on a supprimé de nos villes au milieu du siècle dernier.
Il existe une profession qu'on trouvait également en France jusqu’au milieu du siècle dernier : le chiffonnier ou plus précisément, le récupérateur de papier et son garage : la makulatura. Cartons, livres et journaux y sont déposés contre une somme modique. Il y a une makulatura juste à côté de l'endroit où je travaille. A l'entrée, un ouzbek qui ne parle pas russe. A côté de lui, un vieil ordinateur. Je ne l’ai jamais vu s’en servir. Je n'ai jamais vu ce qu'il y avait dessus mais je pense qu'il s'en sert comme d'une machine à écrire pour rentrer les sommes payées aux clients et les kilos de papier sortis. Certaines récupèrent aussi les plastiques et le verre. Encore une forme de recyclage.
Tout cela : ces poubelles déposées n'importe où, ces vieilles devant leurs portes, le laitier, cette population majoritairement villageoise migrant vers les grandes villes, ces chauffards qui roulent n'importe comment, cette frime et ce poids des traditions me rappellent tellement la France des années '70… Ou l'Italie de Pasolini, des ragazzi di vita. Car lors des beaux jours, il est fréquent de croiser des jeunes partant se baigner dans les canaux et rivières de Tachkent. Par groupe, ils jouent, rient et sautent dans des eaux qui transportent hors de la ville tous ses déchets. Je sais de quoi je parle : j’ai moi-même fait incidemment un séjour dans le canal Anhor et l’eau n’y est pas particulièrement claire et limpide !
Religion :
L’Ouzbékistan est un pays musulman comme la France est un pays chrétien. C’est l’impression que j’en garde. Des quartiers et la frange de la population la plus pauvre étant plus conservatrice mais la majorité reste peu pratiquante sauf quand cela l’arrange : au moment des fêtes. De plus, la forte proportion de russophones, de coréens contre balance cela et la religion n’est pas particulièrement source de tension entre les gens au quotidien. Mêmes dans les régions plus proches des frontières avec le Tadjikistan et plus conservatrice (Andijan, région de la Ferghana), je n’ai jamais ressenti d’animosité de la part des gens malgré les mises en garde qu’on entend. On se regarde, eux, nous, car différents et c’est tout.
Néanmoins mon impression est que tout cela pourrait déraper facilement si quelqu’un avait la mauvaise idée de dresser les uns contre les autres. Pas tant au niveau religieux que ethnique : les ouzbeks n’aiment pas les russes, les russes n’aiment pas les ouzbeks, les karakalpaks n’aiment pas les ouzbeks, les ouzbeks n’aiment pas les tadjiks…
Mais les gens sont pourtant vraiment gentils. Ils sont attentionnés et toujours prêts à aider. Oui et c’est d’autant plus perceptible après un voyage dans un pays voisin comme l’Azerbaïdjan où la population est plus dure, se souciant uniquement de soi et de sa famille. En Ouzbékistan, on vous sourit, vous aide, vous parle. Les enfants vous disent bonjour – habitude qui se perd, héritée de l’aire soviétique et du respect des ancêtres –
Mais les gens sont pourtant vraiment gentils. Ils sont attentionnés et toujours prêts à aider. Oui et c’est d’autant plus perceptible après un voyage dans un pays voisin comme l’Azerbaïdjan où la population est plus dure, se souciant uniquement de soi et de sa famille. En Ouzbékistan, on vous sourit, vous aide, vous parle. Les enfants vous disent bonjour – habitude qui se perd, héritée de l’aire soviétique et du respect des ancêtres –
Arts :
Du classique : tapis, céramiques et du moins classiques : les vieux livres et les sifflets !!
J’avais acheté un tapis il y a quelques années en Chine dans le Shinjiang à l’ouest du pays. Un tapis simple, rouge. Je ne suis pas un spécialiste ni un passionné ni un spéculateur. Les motifs géométriques me plaisaient, son aspect chaleureux et les couleurs. En Ouzbékistan, je n’ai vu qui aucun tapis m’ait plu au point de l’acheter. Par contre au Turkménistan…
Quant à la céramique, j’ai trouvé il y a plusieurs années en Iran des bols, récents et faits par un artisan local. J’ai aimé les peintures et représentations plutôt naïves des poissons qui ornaient les récipients et du coup, j’ai commencé à ouvrir l’œil quand je croisais une échoppe d’artisan céramiste. En Ouzbékistan, j’ai appris quelques notions comme reconnaître des pièces fabriquées artisanalement aux trois points à l’intérieur marquant l’appui du support de cuisson et j’ai trouvé quelques exemplaires intéressants, pas très vieux mais plaisant. Je reste un amateur, me sers de ces plats et bols trouvés dans la vie courante… Et les casse par inadvertance.
Un jour, en visitant le musée de Tachkent et en feuilletant un livre sur les céramiques, j’ai découvert de drôles d’objets, des sortes de petites statues blanchâtres traversées de lignes de couleurs, de quelques centimètres de haut représentant un bestiaire étrange et peu identifiable. Il s’agissait en fait de sifflets en terre pour enfant. Souvent fait par les enfants mêmes, ils étaient assez étonnants.
En visite chez un céramiste à Margilan, je lui en ai acheté quelques uns puis Alexandra m’en a ramené deux magnifiques du Tadjikistan, représentant bizarrement des poissons, toujours aux formes étranges mais avec un style particulier et de couleur marron.
En visite chez un céramiste à Margilan, je lui en ai acheté quelques uns puis Alexandra m’en a ramené deux magnifiques du Tadjikistan, représentant bizarrement des poissons, toujours aux formes étranges mais avec un style particulier et de couleur marron.
Mais ce qui m’a particulièrement intéressé comme toujours ce sont les vieilles bandes dessinées de la seconde partie du vingtième siècle. Et là, au marché de Iangabat, un grand marché en plein air à la périphérie de Tachkent, sorte de marché aux puces où tout se vend, j’ai découvert quelques exemplaires de la revue satirique soviétique « Krokodil ». Difficile à lire car en russe, pleine de jeux de mots, de termes spécifiques et de références à l’époque mais je feuillette, lis quelques passages, regarde les dessins. J’ai commencé à les collectionner et un jour, ce même vendeur à qui j’avais laissé mon numéro de téléphone m’a appelé : il en avait cinq cent exemplaires. Hourra !!!!!!! Je lui ai demandé de les apporter chez moi (je n’allais pas aller là-bas ! Je n’ai pas de véhicule : comment les aurai-je rapportés ??) Il est donc arrivé avec ces quatre ou cinq cartons pleins de magazines. J’ai tout acheté, tous les numéros que je n’avais pas !!! Et j’ai donc maintenant quasiment l’intégralité des années 1960 à 1990. Mais pas grand-chose avant hélas…
Il y avait aussi des « Murzilka », journal pour enfants, beaucoup plus facile à lire et intéressant pour apprendre le russe car la langue y est « tchisté » : pure. J’ai aussi acheté quelques revues de l’époque soviétique sur les techniques (style « comment ça marche ? » Ou « Do It Yourself »), sur le monde (géographie, cultures…) avec des photos, des mises en page, un graphisme parfois surprenant.
Cuisine :
Le plov est le plat national, commun aux pays de la zone (Turkménistan, Azerbaïdjan…) et même au-delà (Iran). Il est composé de riz cuit à feu doux dans un grand plat métallique. La viande est préparée à part (tant mieux pour moi qui n’en mange pas). Des carottes et des fruits secs sont ajoutés au riz. Féculents, légumes, fruits secs égalent repas équilibré. Mais l’huile de cuisson a une spécificité ici : il s’agit d’huile de coton ! Bien lourde, bien grasse.
Plov, salade grecque (à cause des olives et de la feta sans doute ?) ou salade « svieje » c'est-à-dire nature (tomates, concombre et oignons), une demie lipiochka (pain rond et plat) et du thé vert au citron avec la variante : langman (un bouillon de pâtes) et salade mimosa et eau gazeuse ont formé le quotidien de mes repas pendant deux ans. Un régal !
Les spécialités culinaires ouzbeks, sont surtout à base de viande : le plov déjà évoqué mais aussi les chachlik (brochettes) de mouton, de bœuf ou de poulet, du saucisson de cheval qu’on trouve parfois dans le plov, des noren : sortes de pâtes servies avec un bouillon à part et mélangées avec des oignons. Ce plat est assez étrange.
Pour manger près du Centre Culturel, le restaurant GAP était le plus indiqué. Rien à voir avec la marque ! Le terme Gap fait référence en ouzbek à une sorte de tradition : à intervalle régulier, chaque semaine par exemple, des amis se réunissent chez l’un puis chez l’autre. Il y a une rotation, celui qui reçoit invitant et payant tout. Les collègues évitaient ce lieu : un peu cher pour certain (??) ou trop sale pour d’autres (??). L’un d’eux s’est même plein une fois d’avoir trouvé un cafard. Je ne le crois tout simplement pas ! J’allais aussi à la cantine des policiers symétrique à GAP par rapport au CCF. En fait de policiers, il s’agissait des pompiers mais ils ont le même uniforme. C’était encore plus rustique qu’à GAP et j’étais le seul étranger à y manger régulièrement.
J’adore aller dans les restaurants, les simples,ceux qu’ils appellent ici « café », qu’ils soient russes (on en trouve de moins en moins hélas), ouzbek ou coréen (dans certains quartiers). Cela permet de manger traditionnel, des plats qu’on ne cuisinera jamais, dans l’atmosphère du quotidien des gens. On y assiste évidemment parfois à des scènes cocasses, drôles ou parfois étranges.
En mai 2009, j’étais ainsi tranquillement attablé en terrasse quand soudain je vois arriver une femme d’une quarantaine d’année, châtain décoloré, bien en chair. Son aspect n’a rien de particulier, très classique et je ne l’aurai pas remarqué s’il n’y avait eu …un détail : son T-shirt !
Elle portait un haut rose et brillant. Là encore rien que la norme de mauvais goût mais j’ai sursauté quand j’ai lu l’inscription dessus en lettres bien évidemment brillantes : « I LOVE PUNK ! » inscrit en diagonal et surligné !!
Surréaliste ! L’expression en elle-même était assez inattendue. « Punk not dead » : oui ! Mais « I LOVE PUNK ! », cela sonnait un peu « Peace and Love ». Etrange!! Qui plus est en lettres argentées sur un T-shirt rose. Ce n’est même pas du mauvais goût, c’est carrément bizarre. Pourquoi avait-elle acheté ce vêtement ou qu’avait en tête celui qui lui avait offert ??? Je ne le saurai jamais. J’ai montré le tableau à Alexandra et lui ai expliqué. Elle a rigolé avec moi mais je ne sais pas si elle se rappelle l’anecdote : elle a du voir de telles cocasseries plus d’une fois ici !
Je lui en ai reparlé lors d’une autre situation loufoque au même restaurant GAP : belle journée d ‘été, nous sommes attablés en extérieur. A notre gauche, deux femmes d’une cinquantaine d’années sont en train de déjeuner comme nous sous un parasol (ça tape début juillet en Ouzbékistan au soleil !). Nous remarquons la bouteille sur leur table : champagne ! Oh, pas un champagne français, juste un champagne local peu cher mais voilà, elles fêtent un événement de toute évidence et se sont commandées une bouteille pour accompagner leur plat de consistance : un bon plov !! Plov et champagne, trop décadent ! Souriant de cette scène incongrue, on se dit qu’il faudra qu’on essaye ! Enfin, bref, les deux copines avaient l’air de bien s’amuser, c’est le principal. En plus, elles nous ont fait rire et ont mis de la bonne humeur dans nos cœurs (quelle rime !) donc que dire…
Il y a évidemment quelques restaurants qui proposent de la nourriture européenne : steak frites, pizza… Mais nous y allons rarement. Pourquoi donc allez à l’étranger si c’est pour se contenter de manger bien de chez nous. Quarante années de steak frites me suffisent !
Le midi, sur la fin de mon séjour, la dernière année, je décidai d’aller manger à un self russe (Bistroff… Cela ne sonne pas vraiment russe mais la nourriture, elle, l’est !) à quelques minutes du travail. Les avantages y étaient au nombre de deux : diversité des plats, plus équilibrés, et distraction car à GAP, pas grand monde et pas vraiment d’atmosphère. Que dire du plov des policiers… Au self, de jolies serveuses et clientes, des gens qui vous parlent, une engueulade avec un client qui en forçant son passage dans la file sous prétexte qu’il rejoignait ses potes, m’a bousculé à deux reprises. Je lui suis tombé dessus et l’ai engueulé. Il a répliqué, on a fini par s’insulter et ses amis l’éloigner de moi… On s’est revu quelques semaines après : grand sourire et poignée de main de part et d’autre ! De vrais mâles ! Ok, c’est oublié et on est les meilleurs amis du monde ? Pourquoi pas, c’est mieux ainsi. Et les fois suivantes, c’était à chaque fois pareil. On en venait même à discuter : vous faites quoi… ??
Ce self avait d’excellents gâteaux, des soupes russes : okrochka soupe froide de concombre, borsch soupe à la betterave, rassolnik soupe à l’oseille que j’apprécie particulièrement et salienka faite avec des restes de saucisses entre autres, des lavachs (prononcez la vache) : sorte de fine crêpe avec des légumes et du fromage à l’intérieur. Excellent. Et évidemment des féculents typiques de l’est comme gretchka (sarrasin).
Mais pour ce qui est de la cuisine russe, j’ai un souvenir impérissable des « vareniki s vichnia » (traduire : raviolis aux cerises) d’un café fermé le 01 janvier 2010 (« U dorogi ») sur l’avenue Navoi. Ce café, installé quasiment en face du théâtre Ilkhom servait des plats typiquement russe. Après sa fermeture, j’ai découvert qu’il s’agissait d’une petite chaîne locale et qu’il en existait au moins deux autres : un pas très loin de celui qui venait de fermer mais moins agréable car en sous-sol et un près de l’ambassade de France au bas d’un immeuble. Là, j’ai retrouvé Natacha la serveuse qui officiait dans celui qui venait de fermer. Natacha est une brune aux cheveux au carré. Moi et A. l’aimions bien. Mi russe mi azeri, elle avait un fort caractère et m’avait envoyé promener une ou deux fois pour je ne sais plus quelle raison puis quand on s’était « retrouvé » dans le second U Dorogi, nous étions devenus comme des copains. C’est elle qui assurait l’ambiance en choisissant la musique : on avait appris à reconnaître ses choix, plus joyeux et plus dansant. Elle savait ce que j’allais prendre car je ne variais que rarement mes choix selon le restaurant. A U Dorogi, c’était « shipovnik » (une sorte de thé sucré à base de baies), « varénki s vichnia », « tvarok so smetana » (fromage blanc avec de la crème) et parfois un « lavach ».
Voilà pour la nourriture russe !
Enfin, il y a la nourritures coréenne : avec le kuksi (soupe froide et pimentée à base de pâtes, j’adore !!) qui est le plat, peut être d’ailleurs d’origine chinois, que l’on retrouve dans de nombreuses cantines et cafés, coréennes ou non. Et une spécialité : la viande de chien… !!! Le quartier de Ik-Kata est le quartier le plus indiqué pour manger coréen mais il est loin, en périphérie sud de la ville et la seule fois où j’y suis allé, j’y ai mangé du chien justement!! Bon, je ne le savais pas. Al. était venue me chercher pour aller manger avec son amie Mila. Elle m’avait dit la destination mais pas ce que nous allions manger. Je n’ai pas choisi car la carte était en coréen uniquement et Mila a commandé pour tous. Ce n’est que bien après qu’A. m’a dit de quelle viande il s’agissait. Elle avait peur que je refuse et parte si elle me le disait. Dommage, si j’avais su, j’aurais pu au moins « apprécier » et essayer de sentir la différence. Car là, comme ça, de mémoire, pour moi, cela ressemble à du bœuf. Mais bon, je ne suis pas un spécialiste de la viande ni un bon palais d’une manière générale.
J’adore la cuisine coréenne qui est un vrai régal culinaire avec sa multitude de petits plats (même quand on va dans un japonais, il est tenu par un coréen généralement et on vous propose tous ces assortiments). Avec Alexandra, nous allions une fois par mois environ dans un restaurant typiquement coréen qui s’appelait pourtant « Japan » à côté de la station « Kosmonovtlar » (« les Cosmonautes »). Il ne payait vraiment pas de mine avec une moquette et une tapisserie délavées, des locaux et une télé souvent à fonds mais qu’est ce que c’était bon ! J’y retrouvai tous ces petits plats en accompagnement dont le kimshi (choux mariné dans du piment) et ce thé très spécial à base de je ne sais trop quoi, servi dans une bouteille en plastique. Je prenais systématiquement un Bibimpap (végétaux, viande et œuf servi dans un bol de fonte). Excellent !
Langue :
L’ouzbek est la langue officielle et cherche à s’imposer. Mais la forte présence de diverses communautés et ethnies (russe, coréenne, tadjik…) fait du russe la langue la plus utilisée et la plus pratique.
Contrairement à l’Azerbaïdjan mono ethnique ou à la Géorgie, deux pays où le russe n’est plus parlé par la jeune génération, en Ouzbékistan, tout le monde – sauf dans les campagnes peut être – parle russe et le comprend. Je n’ai jamais eu le moindre problème de communication à Tachkent, ce qui n’est pas le cas à Bakou et à Tbilissi où parfois il est nécessaire d’employer l’anglais.
Néanmoins à Bakou comme à Tachkent, cela fait toujours une impression étrange que d’entendre parler dans la rue deux langues : ouzbek et russe ou azeri et russe. Parfois par des personnes auxquelles on ne s’attend pas : des ouzbeks ou azeris emploieront le russe pour parler entre eux. Parfois ce sera le contraire : des gens qu’on aurait pensé russes parleront azeri ou ouzbek.
Certaines familles ouzbeks, qu’on pourrait qualifier de riches ou de cultivés tiennent à ce que la scolarité de leurs enfants et la première langue de ceux-ci soit le russe. C était le cas de Kamila, avec qui je faisais du breakdance, qui ne connaissait que très peu l’ouzbek : « toute ma famille parle russe ! » Elle en était fière et moi j’étais toujours étonné de l’entendre parler en russe avec ses amis au téléphone.
Mais le russe semble se perdre. C’est bien dommage.
Transport :
Les routes
Les Ponts et Chaussées ont du pain sur la planche en Ouzbékistan mais vu l'état des routes, sûrement pas trop d'argent. Heureusement en ville, ils sont aidés par les entrepreneurs locaux qui lorsqu'ils construisent un bâtiment, se chargent de regoudronner tout autour les routes y menant ou le longeant. Cela peut se comprendre puisque la construction nécessite la venue de camions et parfois d’autres véhicules lourds qui abîment la chaussée. Ce n'en est pas moins surprenant! On se retrouve ainsi avec des bouts de voies rénovés et dix mètres plus loin la même rue pleine de nid de poules. Parfois des vrais. J'exagère? Oui mais à peine! Les poules ne sont en effet pas loin dans les rues et allées des mahalas (quartiers résidentiels ouzbeks).
Par contre, les rues sont larges, agréables car plantées d’arbres et aérées. Les trottoirs sont plutôt en bon état à Tachkent, praticables et relativement propres dans le centre.
A Bakou, je ne sais pas s’il y a des trottoirs ! Les voitures se garant n’importe où, elles les envahissent et les piétons se réfugient sur le bitume des rues et quand ils sont accessibles, ils sont défoncés ou en réfection !!!
« Je comprends maintenant pourquoi vous avez ces plots sur les bords des trottoirs en France ! » me lance Alexandra alors que nous contournons dans les rues de Bakou pour la énième fois une voiture qui nous gène.
La voiture
L’Ouzbékistan n’est pas comme son voisin l’Azerbaïdjan où tout le monde a son 4X4 à Bakou, créant des embouteillages dignes de nos grandes villes européennes, tout cela pour pouvoir frimer. Pourtant bizarrement, les conducteurs azeris sont un peu plus soucieux et respectueux que le chauffard ouzbek du piéton qui risque sa vie à chaque fois qu’il traverse une rue à Tachkent : les voitures déboulent, ne ralentissent pas, tournent sans prévenir, font marche arrière…
A Achgabat, c’est le contraire de Bakou : les rues sont vides. Peu de voitures. Peu de gens, peu de choses à faire…
En Ouzbékistan, il n’existe que deux modèles de voitures : la Jigouli héritée de l’aire soviétique et la Matiz, coréenne, moderne, pas chère.
Il y a quand même quelques beaux véhicules comme la Volga. Il y a les nouveaux modèles mais ce sont les anciens, de type limousine qui retiennent l’attention. J’ai eu l’occasion une fois près du Tsum d’être emmené en taxi par un homme qui en avait une avec intérieur en bois, cuir rouge et toujours ce petit pommeau de plastique transparent incrusté de matériaux diversement colorés sur le levier de vitesse. Ah, quelle voiture ! C’est une des seules fois dans ma vie où j’ai désiré en acheter une.
Mais il y a mieux ! Si vous êtes chanceux, vous aurez peut être l’occasion de croiser une Tchaika, rare et prestigieuse. Moi je n’en ai jamais vu. Parait-il que c’est un objet de collection et que celles qu’on peut encore trouver à pas cher ont souvent le moteur qui a été changé. Donc messieurs, attention à l’achat !
L’avion
Ils ont aussi des habitudes que nous n'avons pas (ou tout au moins que je n’avais pas moi jusqu'à récemment!). Ainsi l'avion est un moyen de transport relativement peu cher et qu'ils utilisent facilement entre deux villes. Un peu logique vu l'état des routes. C'est bien entendu plus cher que le marchrutka (transport collectif en bus), le taxi ou le train mais ça reste très abordable et très utilisé.
Moi, la première fois où j'ai pris l'avion c'était en revenant de corse en 1985 : Ajaccio - Marseille, quarante cinq minutes. L'avion monte et redescend, c'est tout. Puis je ne l'ai pas repris avant les années 2000 de temps à autre pour aller en Pologne puis pour la Chine, l'Iran, le Japon. Mais c'est lorsque j'ai obtenu ce poste à Tachkent et du fait de mes compétences régionales (entendre : sur plusieurs pays) que je me suis mis à utiliser l'avion régulièrement pour aller à Achkhabad au Turkménistan, à Bakou en Azerbaïdjan ou à Tbilissi en Georgie. Bien entendu, quand il s'agit d'aller dans des villes éloignées de l'Ouzbékistan comme Andijan ou Nukus, là aussi l'avion est le bienvenu ! Impensable en voiture, tout simplement impossible en train. L’année dernière, j’ai pris 14 fois l’avion ! Je n’aurais jamais imaginé cela possible il y a quelques années.